Zoom littéraire du 08/03/2021

Compte-rendu de Nicole

Nous nous sommes retrouvées, à 14h30, 4 fidèles lectrices et passionnées d’informations, heureuses de participer à ces échanges. Mais jean jacques avait veillé à notre organisation Zoom, et Michèle m’avait prévenue de son absence. Louis avait promis une intervention pour son retour peut-être le 15 mars.

Toujours efficace, MARIE nous a prévenues qu’elle laissait Max Gallo pour le moment, et souhaitait parler du livre posthume de Ernest Hemingway : « Paris est une fête », qui a eu un succès renouvelé au moment des attentats de 2015 contre Charlie Hebdo. De même que la Covid a réveillé A. Camus auprès des lecteurs en 2020, le livre de E. Hemingway avait retrouvé en 2015 une popularité importante pour acclamer Paris et ses victimes malheureuses : 125.000 ventes en Novembre ; une réédition précédente, 2012, montrait que son œuvre avait toujours du succès. Ce livre écrit entre 1955 et 1960 montre que Paris se relève des pires méfaits de la guerre, sa littérature, ses journalistes, parmi lesquels Hemingway, ses théâtres, ses écrivains, ses amateurs d’art ( F.Scott Fitzgerald : « Tendre est la nuit », « Gatsby le Magnifique » ) renouvellent et créent une intense activité intellectuelle que nous avons saluée avec nos lectures  autour de A. Camus.

Merci à Marie de nous rappeler des informations qui nous réjouissent à un moment de difficultés sanitaires et sociales. Le livre de Hemingway deviendra en 2011 un film sous la patte de W. Allen.

FRANCINE a lu « La meilleure façon de marcher est celle du flamand rose » 2018, par Diane Ducret.

Cette journaliste vit à Biarritz et écrit dans Sud- Ouest, elle nous confie une sorte d’autobiographie, au moment d’une rupture sentimentale qui la remet en question. Enaid est une enfant adoptée par un couple aimant, âgé. Elle fait des études, mais sa vie sentimentale est compliquée, ses rencontres ne sont pas satisfaisantes. Peut-être que son léger handicap, elle boite, en est la raison, mais c’est une battante, volontaire et elle cherche à surmonter ses difficultés. Beaucoup d’humour et des scènes décapantes, dit Francine, rendent le livre attachant. La deuxième partie surtout, qui montre une sorte de résilience, par touches délicates, elle recherche sa mère et la retrouve à l’hôpital, en soins palliatifs : des témoignages d’amour montrent que cette famille peut se reconstituer pour le bonheur de notre héroïne. Une sorte de transfert s’est produit en elle pour accepter son handicap, le flamand rose devient un « animal protecteur », lui qui se tient sur ses frêles et longues pattes pour se reposer, avec élégance et endurance. Merci à Francine qui me permet une transition, vers un complément d’information.

NICOLE parle de sa lecture, un livre qu’elle a retrouvé : « L’oracle della luna » de Frédéric Lenoir 2008.  C’est un livre initiatique, que j’avais déjà lu comme un divertissement. Son côté aventure ésotérique le faisait ressembler à DA VINCI CODE de Dan Brown 2003. Mais la relecture m’a beaucoup intéressée : en effet il raconte l’histoire d’un jeune homme italien du 16ème siècle, jeune paysan sans culture qui tombe amoureux de la fille du Doge de Venise qui se promène par hasard avec sa suite dans un village perdu dans les Pouilles au sud de l’Italie. Sensible et émotif, il va lui arriver toutes les aventures d’un roman picaresque : châtiments cruels, rencontres douces et riches d’enseignements, expériences majeures qui le rendent très intéressant et exceptionnel au point de vivre quelques années d’une vie pleine de rebondissements. Ce thriller  bien mené nous emporte dans la relation avec un astrologue érudit à l’époque de Luther et de la réforme du catholicisme avec ses querelles religieuses ; puis de l’astrologie, savoir important à cette époque ; nous le suivons dans des lieux interdits au public, le mont Athos et ses fervents orthodoxes, ses peintres d’icônes ;  à Alger, avec son monde musulman, ses  lois, ses grandes figures de pirates, comme Barberousse ; ses foyers d’érudition juive  où on lit la Thora et la Kabbale ; ses luttes en Méditerranée entre les Ordres chrétiens de Malte ou de Jérusalem, les Templiers et les pirates barbaresques.

Frédéric Lenoir nous apporte des informations passionnantes sur le 16ème siècle dans l’espace méditerranéen. C’est un bon roman d’apprentissage, digne de Candide de Voltaire, au 18ème ; il n’est pas didactique comme l’Emile de Rousseau. Je vous proposerai dans les notes de notre CR quelques romans d’apprentissage ou initiatiques que vous reconnaîtrez aisément.

Mauricette est venue nous parler de plusieurs sources d’inquiétudes qu’elle trouve dans ses lectures plutôt sociales et historiques, depuis quelques années.

Yuval Noah Harari est connu pour ses grands essais « Sapiens », « Homo Deus » et « Vingt et un conseils pour le XXIème siècle ».

L’Express fait état d’une interview de ce sociologue, historien, qui s’exprime sur l’année 2020 et sur les changements qu’il prévoit comme nécessaires pour sortir des épidémies, surmonter les risques climatiques et amoindrir les effets de la crise économique éventuelle. Toujours positif dans ces remarques, il salue tous les efforts, les exploits des chercheurs et des scientifiques qui luttent contre les attaques inattendues et mortifères que représentent les pandémies. Les efforts des populations qui ont réagi selon leurs habitudes ou leurs savoirs anciens sont essentiels, enrichis par les apports de l’automatisation et la dématérialisation.  Mais la « science, dit-il, ne remplace pas la politique », nous devenons vulnérables avec nos habitudes de communication par des réseaux et des canaux accessibles aux pirates. Nos données sont utilisées pour des groupes dont nous ne connaissons pas les intentions, rackets, analyseurs d’opinions, groupes de pressions. « Un monopole sur les données c’est la dictature… ! Il termine : « Aucune initiative internationale n’a vu le jour pour empêcher la catastrophe de balayer la planète. » « Si certains pays s’en sont mieux tiré que d’autres, l’humanité n’est globalement pas parvenue à contenir la pandémie, ni à élaborer un plan mondial permettent de mettre le virus en échec. ».

Merci à Mauricette de nous informer sur ces dangers que nous vivons sans vraiment savoir comment doit réagir le citoyen du 21ème siècle.

Pour le 15 Mars, nous reprendrons les mouvements qui environnent la création du livre de Hervé Le Tellier « l’Anomalie. » Le Dadaïsme et OULIPO. La vitrine de la Machine à lire a proposé des ouvrages Oulipiens. A voir….

Bonnes lectures et bonnes réflexions.

Le soir du 15 mars, à 20h30, un deuxième groupe se réunit autour de nos amis Renée et Serge Marty. Nous reparlerons de « Ci-gît l’amer » de Cynthia Fleury.

Nous préparerons le Zoom du 29 mars : Anne Marie COCULA nous fera l’amitié de venir parler de l’histoire de la démocratie. Une réunion des adhérents de Passerelles aura lieu sur ce sujet dont notre amie historienne choisira les contours.

A bientôt, chers amis. Nicole et tout le groupe vous souhaite de bonnes lectures.

Bibliographie des romans d’apprentissage :

19ème siècle :

  • Le Rouge et le Noir, de Stendhal (Henri Bayle)
  • Madame Bovary de Gustave Flaubert 1857.
  • L’éducation sentimentale de G. Flaubert 1869 ;

Mais aussi au 18ème :

  • Manon Lescaut de l’Abbé Prevost, 1731,
  • Paul et Virginie de Bernardin de Saint Pierre 1788,
  • Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos 1782.

Au 19ème s. en Russie :

  • Guerre et paix de Léon Tolstoï1869
  • Les frères Karamazov de Fédor Dostoïevski 1880
  • Eugène Onéguine de Alexandre Pouchkine 1831

Au XXème siècle :

des écrivains russes :

    • La Mère de Maxime Gorki 1906
    • Mes universités de M. Gorki 1923
    • Le Docteur Jivago de Boris Pasternack 1965
    • Une journée d’Ivan Denissovitch de A. Soljenitzine 1962

Et des Européens :

    • David Coperfield Charles Dickens 1849
    • Oliver Twist de CH. Dickens 1838
    • Le blé en Herbe Colette 1923
    • Le grand Maulnes de A Fournier 1913.
    • La montagne Magique de Thomas Mann 1924
    • La mort à Venise de Thomas Mann  1912

And so on ….