Voici le compte-rendu de Nicole du zoom littéraire :
Nous avons vécu une magnifique réunion lundi 8 février à 14h30 par zoom. Notre groupe, 9 je crois, s’étoffe peu à peu et vous apportez des suggestions de lecture tout à fait passionnantes.
Véronique est venue à notre rendez-vous, Marie Françoise également, je les remercie de leur écoute attentive.
Marie se dévoue pour commencer et elle nous parle rapidement de la trilogie qu’elle a entrepris de lire : La Baie des Anges, une des premières œuvres de Max Gallo. Cette saga est une histoire assez familière à tous ceux qui ont une branche italienne dans leur famille. Elle nous dit aussi son grand intérêt pour Jean Christophe Ruffin, « Rouge Brésil, l’Abyssin » (Goncourt du premier roman). Nous sommes tous attentifs et nous retrouvons dans nos mémoires, des atmosphères, des images mentales, des fragments de ses films.
Mauricette lui succède et présente des livres récents : « La ville est morte, vive la ville » de M. Pétuaud-Letang ; le livre de Barack Obama : « Une terre promise » et surtout : « Trois femmes puissantes ») de Marie N’Diaye (Goncourt 2009). On reconnait Mauricette, son énergie, sa volonté de remettre en question l’existant.
Francine nous dit qu’elle est en pleine lecture du « Maître des Illusions » de Donna Tartt. Elle est très intéressée et nous en parlera bientôt.
Louis a repris la lecture de la « Peste » de A. Camus qui constituait notre point de départ en janvier 2021.Il a retrouvé les idées que nous avions exprimées et qu’il peut partager dans les allusions que nous faisons. Cela lui rappelle ses études de Taupe… Il nous promet lors d’une réunion prochaine une présentation de Bruno Latour : « Où suis-je », un essai très remarqué qui pose de nouvelles idées pour la société de l’après Covid.
Jean-Jacques reprend un livre de J.C. Ruffin : « Le grand Cœur » 2012. Argentier de Charles VII, Jacques Cœur fut un éminent financier qui vécut la Renaissance et ses aventures multiples. Un personnage de légende. Il soutint le roi de France, réfugié à Bourges pendant la guerre de Cent Ans.
Pour faire une transition ludique Nicole lit un passage comique du livre de Jean Marcel Erre : « Prenez soin du chien ». Nous avons présenté le dernier roman de cet écrivain dernièrement.
Dans une deuxième partie, Nicole poursuit la présentation du « Désert des Tartares » de Dino Buzzati 1940.
C’est la troisième partie du livre, le sommet peut-être. Drogo a vingt-cinq ans, il souhaite quitter le Fort Bastiani, surtout après le drame récent, une sentinelle a tiré sur un jeune militaire qui, sans ordre, était sorti de la citadelle pour attraper un cheval qu’il pensait être le sien…
Après un enterrement réglementaire, chacun se retrouve, éprouvé et silencieux. Mais l’alerte est donnée, des individus construisent une route à la frontière du Désert, et cela dure depuis quelque temps. Le Colonel, commandant la forteresse attend les ordres : il est la proie d’incertitudes, exaltation à l’idée d’agir enfin, et peur de le faire de sa propre initiative. Heureusement il reçoit sa hiérarchie lui indique qu’un partage de frontière doit avoir lieu. Les troupes du Nord (en fait les ennemis) s’installent tout près. Monti et le lieutenant Angustina sont désignés pour contrôler l’action. Après une marche difficile, épuisante pour Angustina, ami de Drogo, le détachement est en face des opposants qui sont énergiques, bien adaptés à la montagne et au froid. Ils ont fait leurs relevés et ricanent du retard des Italiens : « Capot » est entendu plusieurs fois. Les Italiens s’efforcent d’ignorer cette insulte. Angustina qui ne s’est jamais plaint, est atteint par le froid la fièvre, l’épuisement. Il veut masquer le manque de «panache» du groupe, en jouant aux cartes, pendant Monti parvient au sommet. Il meurt, mais, dans une extrême dignité, un léger sourire aux lèvres, dédaignant le tragique de la situation.
Drogo demande à partir, mais le commandant Ortiz détourne la demande. Son espoir de gloire se défait peu à peu pendant sa permission : tout change dans sa maison et dans sa ville, il ne reconnait plus ce qu’il aimait. Son amie qu’il aurait aimé épouser, le trouve lointain, changé, et il ne fait pas d’effort pour la séduire. Prend-il conscience de la réalité, des incertitudes, ou sera-t-il encore dans l’illusion d’un brillant avenir à Bastiani ?
La question posée au groupe sur « le rôle du temps, la fuite du temps, » est très présente pour nous avec le Covid et le confinement. Chacun réagit et, particulièrement Michèle qui ressent bien le désenchantement des jeunes et leurs difficultés de vie, matérielles et morales. En fait le temps et l’incertitude de notre situation humaine joueraient-il le rôle d’une Fatalité ?….
*Je donne à la réflexion les vers de Sénèque :
« Nous ne vivons jamais, nous attendons la vie, L’avenir, toujours séduisant,
Ainsi qu’un Charlatan habile, Nous escamote le présent. »
Et Pascal : « Insensés, vous courez, après l’instant de vivre,
Sans saisir cet instant qui vous fuit sans retour,
Et toujours malheureux, pour être heureux un jour »
**« CAPOT » : être interdit, surpris ruiné, vaincu.
Kapo : en Allemagne, les personnels qui encadraient les prisonniers dans les camps nazis.
La prochaine réunion aura lieu lundi 15 février2021 à 14h30 avec le même lien Zoom.
Le lundi 15 février à 20h30, une réunion sur les œuvres de Camus, Humanisme entre Absurde et Révolte. Réflexion sur la Démocratie et les dangers qu’elle court.
Je serai probablement absente le lundi 22 février et peut-être le 1er mars. Nous reprendrons nos propositions de lectures à nos amies(is) le 8 mars, si vous le voulez bien.
A la semaine prochaine, bonnes lectures avec des crêpes et des idées de vacances…
Amitiés à tous. Nicole.