Comme toujours, Nicole nous fait participer aux rencontres des lecteurs.
Voici le compte-rendu du dernier zoom :
Chers amis, lectrices et lecteurs.
Nous nous retrouvons 6 lecteurs, ce lundi 1er février, avec un nouveau code pour le Zoom.
Merci à Michèle qui nous introduit, nous aide si besoin. Francine et Robert se sont excusés, mais nous les regrettons ; Louis nous a rejoints pour la première fois et Jean-Jacques a pu se libérer pour participer. Marie Françoise est de retour et Marie, notre fidèle soutien, souhaite intervenir dans cette première partie réservée aux lectures qui nous ont intéressés.
Marie reprend la Peste de A. Camus qui est notre fil conducteur en cette période de Covid. Elle est marquée dans le livre 1 par le chapitre où le docteur Rieux est le premier à dire : « Oui, Castel, c’est à peine croyable, mais il semble bien que ce soit la Peste ». Les termes de « Pestes et de Guerres » sont associés comme maintenant et aussi l’étonnement :« les gens toujours aussi dépourvus !».
Louis souhaite nous parler de Jean Marcel ERRE, et de son dernier livre « Le bonheur est au fond du couloir à gauche » ; il apprécie cet auteur, professeur de lettres, déjà bien connu avec une dizaine d’opus ; des invitations à La grande Librairie. Plusieurs lectures permettent d’apprécier l’humour décalé, l’écriture impertinente et finement soignée pour produire du comique, sous d’innombrables formes. La critique des comportements et des organisations de vie, les catastrophes innombrables, et pourtant une certaine humanité envers les personnages malmenés nous rappellent l’absurde de notre monde routinier. Le philosophe se cache lui aussi au fond du couloir !… Et nous rions tous ensemble, ce qui est important.
Marie Françoise préfère écouter ces débats et attendre.
Jean-Jacques semble apprécier ce qui se passe et nous parle d’un écrivain qu’il aime : Emmanuel Carrère dont il a lu « YOGA », son dernier roman. Un récit de vie, avec ses malheurs, ses succès puisque les œuvres de cet homme sont appréciées, et pourtant une dépression grave le conduit à un constat de bi-polairisme et, par la suite tout un itinéraire pour se retrouver : stage d’abstinence et de silence, puis le Yoga et la « méditation en pleine conscience ». Jean- Jacques évoque aussi « le Royaume »2014 qu’il a beaucoup aimé lire et méditer.
Louis partage aussi ses impressions sur cet écrivain et ses œuvres, elles sont très en harmonie avec ce qu’il a entendu. Que nous apporte la méditation ? Les histoires de vie sont très enrichissantes pour notre propre évolution.
Nicole a lu cette semaine C. Hermary-Vieille : « La piste des turquoises »1992 ; elle avait beaucoup aimé autrefois « Le grand vizir de la nuit », récit d’une sorte d’initiation amoureuse, romanesque, bien écrite, (prix Fémina, 1981). C’est aujourd’hui, une histoire de vie que l’écrivain a probablement vécue, qu’elle exprime dans un style un peu bref, journalistique, avec une sorte de rapidité pudique. Comment réorganiser sa vie après le deuil d’un mari, brillant homme d’affaires, séduisant. Le décor de Santa Fe, le Nouveau Mexique Terre d’Enchantement, devient un lieu de désillusions et d’échecs personnels auxquels elle répond par le retrait et peu à peu la sagesse.
Dans une deuxième partie de la réunion, Nicole reprend le Désert des Tartares de Dino Buzzati.
Nous avions rencontré le héros Giovanni Drogo, jeune officier italien, envoyé dans un fort frontalier du nord, face à l’Autriche et aux invasions ancestrales. Il est épris d’héroïsme et peut nous faire penser à Julien Sorel, dans la Chartreuse de Parme de Stendhal. Ses compagnons sont de jeunes aristocrates, habitués aux salons et le fort est un lieu de contraintes et de solitude. Peu à peu, il s’adapte aux gardes de nuit, aux bruits des vieux bâtiments et il scrute l’horizon comme les militaires du fort, tout en se moquant de leurs rêves de guerre et de gloire. Une lueur, un mouvement attirent son attention et celle de la sentinelle, une nuit, au bout d’un certain temps. Silence et ricanements. Puis plus tard, un cheval noir se promène sur la lande…
Pauvre Lazzari, trop jeune pour comprendre le jeu pervers de la hiérarchie militaire ! Pauvre Moricaud, sentinelle morte de peur et d’angoisse sous le regard impitoyable du capitaine. Que peuvent-ils contre la loi militaire en temps de guerre ?
La lecture de ce passage nous fait tous réagir : Absurde de la situation, disproportion entre l’acte de la victime et la rigueur des militaires déshumanisés par la cascade des responsabilités. D’un côté la vie et de l’autre la loi et l’égoïsme des hommes…C’est une étape dans l’évolution de Drogo et des jeunes hommes du fort. Le temps passant,… d’autres déconvenues vont désenchanter le héros, de plus en plus englué dans la routine et les non-dits. Est-il proche de Sisyphe ?
Lundi prochain 8 février, nous poursuivrons les étapes de cette attente…. 14h30 avec le lien Zoom
Vos lectures sont libres, c’est vous qui construisez le Zoom littéraire. Vos choix nous enrichissent, espérons que bientôt les échanges de livres pourront se faire, selon vos goûts et vos rencontres.
Grand merci et beaucoup de réconfort avec ces échanges « zoomaires ».
Nicole.