« Joli mois de Mai », Il estsouvent riche de fêtes du souvenir, de Week-end familiaux, et donc de joies. Le soleil va mieux nous accompagner dans les sorties Passerelles nombreuses et sympathiques. Plusieurs de nos amis ont prévenu de leurs absences les animateurs ou le site de Passerelles. Sylvie prend la parole pour rappeler qu’il est essentiel de prévenir les animateurs de vos absences, surtout au sein des petits groupes. Atelier d’écriture, Ciné-Passerelles, Café littéraire, les ateliers qui vous plaisent et que vous vous engagez de partager, pour généraliser.
Autour de Sylvie se retrouvent Jean, Marielle, Maryse, Marie, Béatrice, Ida, Isabelle, Marie-Odile, Evelyne, Anne, Aurore, Nicole C., Nicole S.
Nous avons des nouvelles de Louis, de Marcel, Monique, Annick, Noëlle, Nadine, Jacqueline ; Ils vous prient de les excuser.
Sylvie anime notre réunion, elle demande des informations sur le prochain film de Ciné-Passerelles, le 14 mai à 14h à l’Utopia. Isabelle est heureuse de parler de ce choix, pour le dernier film avant les vacances « Les Musiciens ». Nous allons en compensation suivre le Festival de Cannes.
Combien de présentations de livres sont possibles ? Isabelle, Béatrice, Sylvie, Nicole, Sylvie terminera cette réunion.
Sylvie donne la parole à Béatrice pour la première présentation de notre amie. Elle a lu un livre de Marie Nimier paru en 2025 dans la collection Mercure de France, Traits et Portraits : « Le côté obscur de la Reine. » Elle est née en 1957, fille d’un écrivain connu Roger Nimier (1925-1963), journaliste, scénariste, et lui-même fils de l’inventeur de l’horloge parlante de l’Observatoire.
Marie n’a pas connu son père qui décède dans un accident de voiture alors qu’elle a 5 ans ; elle est à la recherche de la vie de celui-ci, brillante, entouré de femmes célèbres Jeanne Moreau par exemple, ou Sunsaïre : Son roman le plus connu « Le hussard bleu », il devient chef de file d’un groupe d’écrivains < les Hussards>. Elle essaie de se relier à cet homme et elle souffre beaucoup au point de vouloir de jeter dans la Seine à 25ans. Cette recherche fait l’objet d’un premier livre en 2004, qui fut Prix Médicis, édité chez Gallimard. « Le silence de la Reine ». (Parole reprise par Marie que son père appelait « la reine du silence ».)

Le roman présenté aujourd’hui, est une reprise ou une autre façon d’appréhender les personnages de la mère de Marie et de son père, surtout qu’il serait dans sa centième année. C’est le côté obscur du père qui est en cause, elle retrouve des soupçons d’actes répréhensibles. Il serait déçu de la naissance de Marie : « Oh qu’elle est laide ! » dit sa mère, elle semble peu impliquée dans cette arrivée au monde de Marie, elle part en Suisse pour se remettre et confie sa fille à une nourrice ; elle est belle, mondaine, centrée sur l’esthétisme de ses poses, de sa solitude, elle a subi la mort de son mari, celle d’un petit garçon, elle se plaint de sa santé et semble agresser avec une voix forte quand elle parle à sa fille.
Marie ne comprend pas qu’elle n’ait presque jamais de tendresse envers elle ; un seul souvenir évoqué ensemble, sur des fleurs délicates à la couleur ineffable, « des pois de senteurs », fleurs qui lui avaient été offertes, lui revient sous la forme fautive « bois de Boulogne », paraît l’attendrir. Quand elle songe à sa Grand’mère, elle la voit dans son atelier de sculpture. Marie cherche à comprendre les raisons de son Mal être qui dure depuis longtemps, elle se dit que « se plaindre, c’est demander de l’amour. »
Les commentaires viennent des lecteurs. Plusieurs livres sont évoqués sur ce thème, « Une femme étrange », par exemple ; Jean demande : Comment sortir de cet amour malsain ? on ne sait comment lui répondre. Il est clair que certaines mères sont tiraillées entre des responsabilités professionnelles et familiales ; que des enfants sont moins autonomes que d’autres. Que la vie familiale perturbée par un décès, celui du Père, bouleverse les êtres, demande du temps pour être surmonté ; ou celui de la mère qui perdure très longtemps aussi. Les conséquences de ces deuils peuvent s’analyser en Psychiatrie. De même dans la fin de vie, certains enfants ne comprennent pas les remarques d’une vieille Maman ou d’un vieux Papa qui souffre des renoncements qu’il doit faire : j’entends parmi les remarques <Tu vas me pourrir la vie longtemps ?>. Toutes sortes de réactions à « l’emporte- pièce » sont douloureuses à entendre dans la vie familiale.
Marie-Odile, notre Psy, conclut : « Les pervers sont vides, ils passent de proie en proie, ils se nourrissent des autres. Leur proximité est redoutable. »
Merci à Béatrice pour nous avoir passionnés avec le cas de Marie Nimier. C’est un livre difficile et passionnant.
Sylvie donne la parole à Isabelle pour une livre court et exceptionnel. De Erri De Luca : « Les règles du Mikado »2024 chez Gallimard.

L’écrivain nous est connu depuis plusieurs présentations, dont « Montedidio » Prix Femina étranger 2001, par Jean (?) ; « Impossible » paru en 2019, présenté avec talent dans notre Café Littéraire. Ce livre récent est un Bijou, dit Isabelle, par l’intrigue, par les personnages et par l’écriture. Cela commence comme un conte, dans les montagnes de la région frontière entre l’Italie et la Slovénie, un vieil Horloger a l’habitude de camper en solitaire. Une nuit d’hiver, une jeune tzigane vient se réchauffer et demander l’abri. Bien sûr, ils sont différents, elle parle de son monde original et dur, lui qui est âgé et pense comme un facteur du temps devant mettre de l’ordre dans le Chaos, utilise le Mikado. Il y a des règles pour construire une montre, de même pour une société et une vie. C’est au cours d’une lettre qu’il expose des idées, ses impressions et son départ.
Certaines phrases ont marqué notre auditoire : « La vieillesse est un bivouac », < Mon corps s’endurcit par la marche et la méditation, Il devient arbre… > Isabelle termine par <Ce livre n’est pas celui que vous croyez>
Erri De Luca est un écrivain engagé ; en 1968, à 18 ans, il rompt avec sa famille pour suivre un mouvement de révolte ouvrière. Il intègre le mouvement d’extrême gauche Lotta Continua, qu’il dirigea une dizaine d’années. Puis devient anarchiste, choisit des métiers manuels, manutentionnaire, maçon en France et en Afrique, s’engage dans la guerre de Yougoslavie comme conducteur de camions, mais il garde en souvenir de son père, le goût des livres. Il écrit beaucoup, il reçoit de beaux éloges : Prix Femina, Prix Européen de Littérature. 2013.
Il se dit athée, mais lit quotidiennement la Bible en hébreu, pour lire et traduire les textes anciens et les expliquer. Il est alpiniste et passionné d’escalade. Un personnage rare.
Merci à Isabelle pour cette pépite d’une centaine de pages. Sylvie lui demande de rappeler le film du mois, dernier du semestre. « Les Musiciens » lundi 19 mai à l’Utopia.
Sylvie accepte de dire un de ses poèmes sur la musique de Nougaro :
ARRÊTE TON CINÉMA
Sur l’écran noir de mes nuits blanches
Oh ! Nougaro c’est moi qui flanche
Il n’y a ni rêves ni caméra
Dans une nuit qui ne finit pas…
Des claquettes en ploc et en flop
Et c’est la pluie qui pianote
Sur une scène de pavés gris
Où tourne et saute Kelly
Sans souci de son parapluie
Je crée là le décor de mon insomnie
Je t’aime et je crie d’impatience
C’est toujours la même séquence
L’horloge égrène ton absence
Je cours dans mon dortoir
Le long d’un couloir noir
Qui mène à un quai noyé de brume
Où deux amants s’enlacent
Se perdent et s’embrassent
Au cri strident d’une locomotive qui fume
Ma tête tourne. Je m’échappe
J’attends que résonne le clap
Sur les planches à Deauville
Je joue dans le même film
Un homme et une femme en travelling
La plage est déserte en hiver
Le froid de la nuit guette une lumière
Tu es là en image et je t’attends
Je veux noyer cette course du temps
Sur le sable mouillé je me couche.
C’est là qu’un baiser se pose sur ma bouche
Il est si tard…Enfin, tu es là
Viens prends-moi dans tes bras
Dans la douceur de nos draps
C’est promis, j’arrête mon cinéma…
Merci à Sylvie qui nous rappelle de beaux films et une belle voix…
Puis elle demande à Nicole de présenter un livre très attendu, paru en 2022 : « La femme de ménage » de Freida Mcfadden, une écrivaine anglaise de 45 ans médecin spécialisée dans les lésions cérébrales. Elle vit aux Etats Unis, dans la région de Boston, avec un mari ingénieur et ses enfants, un chat IVY.Elle écrit sous un pseudo pour préserver sa vie professionnelle. Elle s’est spécialisée dans le genre Thriller et utilise sa connaissance des milieux médicaux. Elle a 45 ans, mais sa famille paternelle s’occupait déjà de santé mentale et ses études se sont déroulées à Harvard.
J’ai remarqué au premier abord, une minutie dans la composition de ce livre, qu’on trouve dans peu des romans actuels, cela m’a étonnée :
*Un prologue pour mettre immédiatement dans l’intrigue. Lecture du prologue : l’héroïne Millie, dans un moment de difficulté.
Un plan simple en 3 parties centrés sur chacun des personnages :
*1. Trois mois plus tôt, Millie débute. 266 pages en 36 chapitres courts ;
*2 Ce que fait Nina : 14 chapitres, 90 pages ;
*3 Millie et Andrew : 75 pages ;
Des chapitres courts et qui tiennent en haleine.
* Un épilogue : qui introduit une suite, une chute ou un effet particulier.
Il y a un certain formalisme dans la construction qui facilite la lecture des publics jeunes ou peu enclins à la lecture.
L’intrigue : C’est une aventure sombre mais Millie refuse de jouer, alors elle donne un ton d’humour, de fantaisie qui rassure le lecteur : « Elle en a vu d’autres ! » C’est une forme de Jeu en Huis clos, dont on apprend les règles peu à peu, avec la femme de ménage. D’ailleurs chaque personnage joue sa partie, en cache l’essentiel, aux autres. Il y a Nina à la fois gentille et incohérente ; Elle joue en contre-exemple et paraît en danger. Mais où est le danger ? Millie va le découvrir, mais elle en voit les contours surtout dans ses nuits… Le lecteur le découvre avec Millie qui exprime ses ressentis, ses réactions, ses bonnes fortunes. Je ne souhaite pas aller plus loin.
C’est un livre addictif, assez facile, efficace. La fin est géniale. Vous verrez pourquoi.

L’écriture est très porteuse, souple, sensible, on comprend ce qu’est une voix OFF, en effet Millie se parle à elle-même mais elle parle aussi à son public. Une soubrette parle peu à ses patrons surtout quand la confiance ne règne pas, elle se parle donc à elle-même pour faire ses déductions, dire ses craintes, expliquer se comportements.
Ce qui m’a donné une clé pour comprendre les techniques de l’écrivaine, ce sont les constats suivants. Elle publie dans « J’ai lu » un éditeur populaire, elle publie beaucoup, est suivie par beaucoup de jeunesaimant l’action et la dynamique des intrigues pleines d’humour, les récits à la première personne « Je ». Elle a choisi le style Thriller ou roman d’espionnage.
Elle utilise beaucoup les livres e-book et les réseaux numériques pour diffuser ses commentaires et ses romans. A partir du roman que l’on va lire avec beaucoup d’intérêt, elle décline « les secrets de la femme de ménage », « La femme de ménage voit tout ! », « La femme de ménage se marie ». Elle travaille avec des groupes de fans par communications électroniques. Elle compte 2 millions de lecteurs sur livre- papier et 3.6 Millions d’exemplaires de E-Books avec des titres aimés des jeunes publics. Ses thèmes : le Suicide, La Psy, le Boy-friend, La Prof..
Marielle nous donne sa théorie : les jeunes aiment les « séries » filmées plus que les films de deux heures. (limite de l’attention ? ou temps disponible), ils préfèrent les policiers ou l’espionnage qui ont une intrigue forte et des énigmes ; Ils aiment discuter les choix de l’auteur et suggérer d’autres effets.
J’approuve complètement. : Pourrait-on trouver ici, une école nouvelle de lecture ou d’écriture même, avec les échanges, les commentaires, les découvertes par réseaux sociaux et outils numériques pour des groupes importants. Cette anglaise est géniale. !
Sylvie prend la parole pour nous présenter avec humour le livre de Robert GOOLRICK (1948-2022) écrivain virginien, USA.
« Une femme simple et honnête »

Wisconsin, 1907. Ralph Truitt attend, fébrile, sur le quai de la gare. Dans sa main, la photo d’une femme. Malgré ses 54 ans et sa fortune, l’homme d’affaires est troublé comme un adolescent. Après 20 ans de veuvage, il a enfin décidé de se remarier. Et Catherine Land a répondu à son annonce. Une femme simple et honnête, bien plus jeune que lui, qui vient vivre dans cette petite ville de campagne. Mais un échange de lettres peut révéler bien des secrets. Lorsqu’elle descend du train, Truitt découvre qu’elle n’est pas la femme de la photo. Que vaut donc une relation qui commence par un mensonge ?
« Récit sombre et sensuel, où la complexité des sentiments féminins et l’incandescence du désir masculin sont évoqués avec une finesse rare » (Lire)
Robert GOOLRICK est un écrivain américain né le 4 août 1948 en Virginie et mort le 29 avril 2022 dans le même état.
Il fait ses études à Baltimore. Puis voyage en Europe où il tombe amoureux de la France.
De retour aux États-Unis, il travaille à New York, dans la publicité et se retrouve à 28 ans à la tête d’une des plus grosses agences du pays.
A 53 ans, il perd son emploi et se décide à écrire.
Il obtient un succès important avec « Une femme simple et honnête » (2009) vendu à plus d’un million d’exemplaires. Il reçoit en 2015 le prix Fitzgerald pour « La chute des princes ». Il est l’auteur d’un livre qui fut acclamé par la critique américaine : « The end of the world as We know it. »
Merci à Sylvie de nous parler avec humour de cet écrivain qui a produit de nombreux romans primés en France.
Et nous sommes heureux de nous retrouver autour d’un thé préparé par Sylvie et un gâteau au chocolat de notre « pâtissière Aurore ».
Nous serons 15 participants à la visite de Malagar, le Mardi 27 Mai. Nous aurons assez de voitures pour un co-voiturage (4 voitures, Béatrice, Louis, Nicole et…)