Café littéraire du 02/12/2024 📜📚

Nous sommes réunis autour de Sylvie et Marcel, nos animateurs, Louis a donné de ses nouvelles, nous le retrouverons bientôt.  Evelyne est revenue des Philippines où Gérard prenait les rushs de son nouveau film. Nous en parlerons plus tard. Noëlle est présente, ainsi que Annick et Monique, Marie-Odile, Maryse, Aurore, Ida, Isabelle et Nicole S. Marie, Béatrice avaient une urgence, Jean prépare ses promenades de découvertes « Nature » ; Jacqueline et Marielle nous reviendront bientôt. Merci à tous d’être présents ou de prévenir d’une absence. 

Sylvie fait le point sur les activités inter-séances qui nous occupent. Elle reparle des films Ciné-passerelles et Isabelle nous prévient de la prochaine sortie le 6 décembre à l’Utopia. Aurore a vu de magnifiques expositions de peintures à Paris : Harriet Backer (1845-1932) au Musée d’Orsay, peintre norvégienne, passionnée par la « Musique des Couleurs ». Sylvie l’apprécie beaucoup. Notre ami, Joël Mansa a choisi de venir le 20 janvier 25 : « Un Thé littéraire sur la Poésie ». (Chacun viendra avec un ou deux poèmes qu’il aime, puis Joël présentera ses œuvres nouvelles.).

Marie Odile souhaite nous présenter Roberto Alajmo et son roman « Fils de personne » 2009. C’est un écrivain Italien auquel Marie-odile a pensé en écoutant la lecture par Marcel, de son opus « Ecoutez-moi ». Elle a retrouvé ce livre influencé par l’esprit de Pierre Dac, de « A chacun sa vérité » de Luigi Pirandello.  R. Alajmo est surtout journaliste, critique théatral, écrivain opportuniste, (dit la critique) qui saisit les idées du moment et sait les mettre en valeur.  Puis elle nous décrit cette pièce de théâtre sicilienne. L’atmosphère est sombre, l’appartement aussi, dans un village endormi par la chaleur, la vie remue à peine. Sous un immense lustre, froidement lumineux, des personnages vont et viennent autour d’un mort. Le père vient d’être assassiné ! Par qui ? un membre de la famille dans ce Huis-clos ? Tancredi, le fils, est réfugié dans les toilettes et n’en sort plus. Le « feu » se rapetisse, il n’est plus le sujet. On distingue dans le séjour trois grands divans, sur l’un la veuve qui se lamente et s’évanouit ; les parents du mort sur un autre divan, la grand’mère est la tête pensante de la famille et elle dirige tout, son mari est entièrement dépendant. Le policier va procéder à l’enquête, en l’absence de Tancrèdi qui ne sort pas de son refuge.

Ayant posé les bases de la pièce, Marie-Odile s’arrête pour laisser le suspense aux lecteurs. Isabelle intervient et explique qu’elle est probablement plus sentimentale, elle n’entre pas dans ce jeu de l’absurde, mais est-ce l’absurde ? Elle n’entre pas dans ces codes qui recrée des normes, au lieu de nous aider à les fuir pour nous libérer. Mais il y a aussi « l’âme corse » à retrouver. Il me souvient que Henri de Montherlant a produit une pièce de théâtre avec le même titre en 1943 : sorte de Huis-clos montrant l’incompréhension entre un père et son fils.

C’est Isabelle qui garde la parole pour présenter un livre passionnant : de Laurent Gaudé, né en 1972, « Ecoutez nos défaites », édité par Actes Sud. L’écrivain reçoit en 2002, le Prix Goncourt des Lycéens, avec « La mort du roi Tsongor » ; « Le soleil des Scorta » qui se situe dans les Pouilles, (Italie) 2004 prix Goncourt. Puis d’autres œuvres importantes.

 Isabelle situe ce dernier roman : < livre passionnant, d’une structure complexe >. Il représente une énigme à gérer, et c’est un roman d’amour.  Deux personnages importants, un agent des services de renseignements français gagné par la lassitude, Assem Graïeb et Mariam, une Iranienne archéologue qu’il rencontre à Zurich ; elle tente de sauver les trésors des Musées dans les villes bombardées du Moyen- Orient. Tous les deux ont une expérience exceptionnelle sur les régimes politiques, les civilisations mortelles, les conquêtes impossibles, les fausses victoires. Il revient du Kurdistan et trouve une écoute et un partage amoureux avec cette femme. Ils racontent des hommes illustres, guerriers, politiciens qui se sont battus pour leurs idées, leurs familles, leurs clans et qui ont disparu, mais leurs traces sont sanglantes et destructrices. Tels Grant, général de la guerre de Sécession, Hannibal, marchant sur Rome Haïlé Sélassié ; mais aussi Agamemnon sacrifiant sa fille pour du vent ! ( André Obey 2008) ?

< Quand tu entendras, à l’heure de minuit, une troupe invisible passer avec des musiques exquises et des voix, ne pleure pas vainement sur ta Fortune qui déserte enfin tes œuvres échouées, tes projets qui tous s’avèrent illusoires. Comme un homme courageux qui serait prêt depuis longtemps, salue Alexandrie qui s’en va. Surtout ne commets pas cette faute : ne dis pas que ton ouïe t’a trompé ou que ce n’était qu’un songe. Dédaigne cette vaine espérance… Approche-toi de la fenêtre d’un pas ferme, comme un homme courageux qui serait prêt depuis longtemps ; tu te le dois, ayant été jugé digne d’une telle ville… Emu ; mais sans t’abandonner aux prières et aux supplications des lâches, prends un dernier plaisir à écouter les sons des instruments exquis de la troupe divine, salue Alexandrie que tu perds. Constantin Cavafy : « les dieux désertent Antoine ». (Traduction de Marguerite Yourcenar.) Ce prologue digne d’un stoïcien ouvre un livre d’un lyrisme profond venu de l’écriture de Laurent Gaudé. Il ne dit que l’essentiel de leurs actes pour en faire des sortes de récits épiques, et pourtant modestes, paradoxe passionnant.  De merveilleuses découvertes dans la lecture de ce grand livre.

Merci à Isabelle. On repense à Khaled al Asaad, archéologue syrien, mort le 18 août 2015 assassiné par les hommes Daesh à Palmyre. Des échanges passionnants viennent appuyer le choix de Isabelle et son admiration pour l’écriture de L Gaudé, qui pose la grande question de la survie des civilisations et l’inanité des œuvres humaines qui pourtant construisent nos parcours et nos ambitions et nos défaites. Les livres représentent l’archéologie de nos actes, notre passé, notre ligne du temps. Il faut les lire, en plus de les raconter.

Et c’est ce que va dire, une fois de plus, notre animateur Marcel qui est sensible à ces propos de moraliste. Il est venu avec trois livres. Yasmina Khadra évoqué la semaine dernière avec Cœur d’Amande, un livre présenté par Evelyne, et Nicole C. autrefois livre d’une grande humanité. Et « Nestor » de Yuval Noah Harari dont il nous parlera plus tard. Il nous convie à lire même bien plus tard des livres présentés dans notre cadre Passerelles. Son avis sur Cœur d’Amande est douloureux et sans appel, il n’a pas de structure logique. En revanche il déguste « Nestor » qui vient juste de paraître. A ce propos Marie-Odile a commencé la lecture de « L’équilibre du monde » de Rohinton Mistry et elle le trouve passionnant, Merci de lire.

Sylvie souhaiterait un conte des Arts martiaux, et cela viendrait nous amuser ! j’ai choisi : « Pas si bête » p. 65. < Yagyu Tajima no Kami avait pour animal familier un singe. Celui-ci assistait fréquemment à l’entraînement des élèves. Etant par nature extrêmement imitateur, le singe apprit la façon de tenir un sabre et de s’en servir. Dans son genre, il était devenu un expert… >.

 Nicole prévoit de présenter le 16 décembre, un livre courageux : « Patriote » de Alexeï Navalni, chez Robert Laffont. Ce sont les mémoires de cet opposant à Poutine. Un livre très différent de : « Le mage du Kremlin » de Giuliano da Empoli.  La famille de Navalni a publié un livre de combattant.

IDA souhaite nous parler de l’Avent.

« N’étant pas parmi vous aux deux prochains cafés littéraires notamment celui du 16 décembre que Sylvie prévoit festif, j’avais envie de marquer le premier Avent (chrétien) avec un livre trouvé dans ma bibliothèque datant de 1994, mais dont la préface écrite par Ismail Kadaré est toujours d’actualité par l’Universalité des Thèmes et Rites (dont aussi les contes et légendes) autour de la nuit, le solstice de l’hiver, la lumière, la naissance du Christ à laquelle nous prépare la couronne de l’Avent, puis l’année nouvelle, la renaissance, le renouveau. »

Le 6 décembre on fête la Saint Nicolas :

dans le personnage de Nicolas de Myre, un évêque né à Patare en Lycie, riche bienfaiteur aux environs de 270 et décédé le 6 décembre 335 dans la ville de Myre. Vénéré par la plupart des traditions chrétiennes, il est célébré le 6 décembre (jour de sa dormition) et le 9 mai (jour de la translation de ses reliques), en particulier dans le Nord, l’Est de la France et en Allemagne. Personnage historique cité à partir du 6è siècle puis canonisé grâce aux nombreux miracles dont celui des « trois jeunes filles », retransmis par le Grec Siméon le Métaphraste (Xe siècle après J.C.) dans « La Vie de saint Nicolas » de tradition byzantine. L’adaptation française est de Jules Laroche de 1893.

Je suis heureuse de découvrir que l’auteur de la préface Ismail Kadaré vous est bien connu et de ce fait me fait également le découvrir :  Ismail Kadare est né le 28 janvier 1936 à Gjirokastër (Albanie) et mort le 1er juillet 2024 à Tirana (Albanie), est un écrivain albanais naturalisé français. Ismaïl Kadaré étudie les lettres à l’université de Tirana et à l’institut de littérature Maxime Gorki de Moscou. En 1960, la rupture avec l’Union soviétique l’oblige à revenir en Albanie où il entame une carrière de journaliste. Il commence à écrire très jeune, au milieu des années 1950, mais ne publie que quelques poèmes dans un premier temps.

En 1963, la parution de son premier roman, Le Général de l’armée morte, lui apporte la renommée, d’abord en Albanie puis à l’étranger grâce à la traduction française de Jusuf Vrioni. Dès lors, son œuvre est vendue dans le monde entier et traduite dans plus de quarante-cinq langues. Kadaré est considéré comme l’un des plus grands écrivains et intellectuels européens du XXe siècle et, en plus, comme une voix universelle contre le totalitarisme. : un passage de la préface de cet écrivain combattant : il raconte comment le groupe communiste influença l’Albanie, puis la priva de toute liberté de pensée, afin de prendre le pas sur le gouvernement socialiste précédent. Si les jeunes pouvaient auparavant chanter, danser, discuter de la vie, des événements, des livres, peu à peu, la rigidité communiste les priva de ces soirées d’échanges avec un couvre-feu, puis ce fut la religion et les livres qui furent sous contrôle…

Il reçoit le prix international Booker en 2005, le prix Prince des Asturies de littérature en 2009, le prix Jérusalem en 2015, et le prix Park Kyung-ni en 2019.

< Siméon LE MÉTAPHRASTE (Xe siècle) extrait de la vie de Saint-Nicolas.

Saint Nicolas et les trois jeunes filles pauvres. (Tradition byzantine)

< En ce temps vivait à Patare un homme qui avait autrefois occupé un rang distingué dans le monde, et que des revers de fortune avaient plongé dans une indigence extrême. Il avait trois filles que cette catastrophe atteignait d’autant plus que leur père, incapable de les doter, songeait à spéculer sur leur beauté pour sortir de sa misère. Déjà, il avait manifesté son dessein, et la malheureuse famille s’était retirée dans une pauvre maison à l’extrémité d’un faubourg de la ville. Mais Dieu, dont la charité est sans bornes, eut compassion de ce malheureux ; il permit que saint Nicolas fût informé de sa détresse et lui vînt en aide dans ses besoins spirituels et temporels. Notre saint fit paraître en cette circonstance autant de prudence que de charité ; il ne songea pas à aller trouver cet homme pour lui donner des avis salutaires en même temps qu’un secours pécuniaire ; il eut plus de délicatesse ; il suivit le précepte de l’Evangile, qui dit que la main gauche doit ignorer ce que fait la main droite. Ayant donc amassé une somme d’argent assez considérable, il se glissa pendant la nuit près de la maison de ce malheureux. Une fenêtre était ouverte, et c’est par là qu’il déposa le secours qu’il avait préparé, et aussitôt il regagna sa demeure en toute hâte.

A son réveil, le gentilhomme trouve la bourse ; il ne peut en croire ses yeux, car de nul côté il n’attend un tel secours. Un instant il se croit le jouet d’un songe ou victime d’un piège du démon; tout tremblant, il touche les pièces d’or de l’extrémité de ses doigts et finit par se convaincre de leur valeur réelle, il verse des larmes de joie et ne doute pas que ce ne soit à Dieu qu’il est redevable d’un secours aussi inespéré. Il lui demande pardon de la faute qu’il avait résolue en son cœur, remercie avec effusion Celui qui sait tirer le pauvre de sa fange. Il employa une grande partie de cet or à marier une de ses filles selon le rang de sa naissance. Nicolas, apprenant l’usage qu’on avait fait de ses largesses, jeta une nouvelle somme d’or d’égale valeur. Le gentilhomme ne fut pas moins surpris que la première fois, il se prosterna la face contre terre, remercia Dieu avec abondance de larmes du secours qu’il lui envoyait dans le besoin où il se trouvait ainsi que ses filles ; il lui demanda aussi de lui faire connaître celui dont il se servait pour être l’instrument de sa bonté. Il croyait que c’était un ange plutôt qu’un homme. En vain, il avait interrogé de divers côtés, il n’avait rien pu découvrir. Il maria donc sa seconde fille ; l’espérance renaissait dans son cœur il ne doutait pas que les effets miséricordieux de la Providence ne s’étendissent à la troisième ; aussi était-il attentif à veiller chaque nuit afin de découvrir son bienfaiteur.

Nicolas vint donc sans bruit une troisième fois, et jeta dans la maison une somme d’or égale aux deux premières.

Déjà, il s’éloignait, quand le père des jeunes filles se mit à sa poursuite et fut assez heureux pour rejoindre son bienfaiteur. Il n’eut pas à lui demander qui il était, car saint Nicola était connu de toute la ville, par sa bonté, sa vertu et la distinction de sa famille ; il se jeta à ses pieds, heureux de pourvoir témoigner sa reconnaissance à celui qui l’avait tiré d’une position aussi critique. Nicolas estimait n’avoir fait que son devoir, mais se voyant découvert par celui qu’il avait obligé, ii lui fit promettre de garder le secret et de ne révéler à personne ce dont il avait été le témoin. La famille du gentilhomme trouva l’aisance qu’elle désirait, mais saint Nicolas acquit une gloire qu’il n’ambitionnait pas.>

Le groupe remercie Ida pour cette idée sympathique, des échanges ont lieu sur l’importance du mariage dans ces sociétés anciennes, la responsabilité du père à l’égard de ses filles ; puis l’idée du miracle qui est en fait une bonté de Nicolas, mais l’intention est-elle dictée par une bonté au-delà de l’humain ? D’autres contes reviennent dans la conversation, de même que le nom de Santa Claus…

Sylvie prend la parole : (Elle a eu la gentillesse de me communiquer ses notes et je la remercie.)

Elle a été très touchée par le conte écrit par Marie décrivant sa journée sereine pendant le confinement. Elle souhaite lui répondre par son écrit dans des circonstances semblables :

< BAS LE MASQUE

Tu es là, oublié au fond d’une poche de mon sac. Je t’observe plongée dans un certain désarroi. Tu fais irruption, là, en version anomalie. De colère je pourrais te jeter par la fenêtre, s’il me venait à l’esprit que tu me nargues. Toi, inutile, depuis des jours, pourquoi ne pas me passer de toi à présent ?

Derrière un masque, qui se préoccupait de toi ? Cachée des autres, je bravais les rues désertes, obsédée par ma respiration inconfortable. Tout se passait par regards interposés, regards de craintes, de méfiance, de peur parfois. Dans cette version inédite d’un virus déferlant, devenus des passants errants, nous étions des ennemis en puissance. Qui contaminerait l’autre ? L’isolement comme seul refuge et l’attente, la longue attente de la libération.

Ce sont pourtant les yeux qui me faisaient battre le cœur jusqu’à présent, leur profondeur, l’amour en dégradés de paillettes dorées, la douceur lumineuse des yeux de maman, les sillons d’un rire prêt à nous éclabousser de joie…

Et la bouche, dans tout cela ? Oubliée. Voilée, désincarnée.

Sans le bas du visage, des demi-humains, des demi-amis, des demi -parents…

A la réflexion, je décide de te prendre prudemment dans mes mains. Une caresse sur l’enveloppe dorée cerclant l’ambre clair de ton étui. Que de souvenirs. Je ne te quittais jamais, jouant sur tes nuances selon mes humeurs.

Cette soirée, avec mon tailleur en velours et toi, d’un rouge insolent, nous étions deux, prêts pour ce grand amour.

Depuis si longtemps, complices, en toutes circonstances, indissociables.

Mon cœur bat plus fort, la colère laisse la place à l’émotion.

Je t’ouvre délicatement, boite à mystère. Face au miroir, je dessine mes lèvres avec précaution. Le rose ourle ma peau, la nacre de pétales de rose, écrit une autre histoire. Mon rouge à lèvres !

Je me regarde, je suis à nouveau complète, reconstituée, je me reconnais !

Bas le masque.

Oui à la vie, à demain. Tu es là. Tout va bien. Je n’ai rien oublié. Je suis impatiente. Je souris. Enfin !>

Merci à Sylvie, de la part de Marie. »  Mais tu as trouvé une nouvelle pépite pour notre bonheur de lecture : Sylvie nous dit qu’elle a trouvé cette pépite dans une boite à livres en Normandie, pendant des vacances. ZELDA, ce nom nous crée tout de suite une émotion, n’est-ce pas cette beauté qui charmait littéralement les amis de Scott Fitzgerald dans le livre « Tendre est la nuit ».

Zelda est née à Montgomery en Alabama en 1900, dans une famille aisée et éminente du Sud. Elle est la plus jeune de 6 enfants. Elle est adulée et gâtée par sa mère, mais son père, avocat reconnu et membre de la cour suprême est froid et distant. Zelda est une enfant audacieuse et pleine d’esprit. Elle se fait vite remarquer et devient le centre d’attention de la ville. Elle est libre, boit, fume et aime s’entourer de garçons. Elle cherche à attirer l’attention par tous les moyens à une époque où les femmes du Sud se doivent d’être délicates, dociles et accommodantes.

Lors d’une soirée de lycée, elle rencontre Scott, de retour de garnison, à la fin de la première guerre mondiale. Leur relation est assez mouvementée dès le début car il la soupçonne d’infidélités.

 Ils se marient en 1920 et elle devient une icône. Après le succès du premier roman de Scott, « l’Envers du paradis », le couple devient célèbre. La presse voit en eux l’incarnation des Années Folles et de l’âge d’or du Jazz. Ils sont jeunes, riches et beaux et pleins de vie.

A l’ombre de son mari, Zelda est à la recherche de sa propre identité artistique. Elle écrit des nouvelles et des articles de magazines, essaye le chant, la peinture, avant de devenir obsédée par une carrière de ballerine, pour laquelle elle s’entraîne jusqu’à l’épuisement. Mais le mariage est tumultueux, ils sont tous les deux alcooliques et Zelda, d’une instabilité croissante. Sa dépression l’entraîne dans des troubles obsessionnels compulsifs.

La naissance de leur unique fille, Frances, Scottie, n’a pas de conséquence apaisante sur leur vie, bien que Zelda adore l’enfant. Celle-ci est quasiment élevée par des nurses et reste le plus souvent éloignée de ses parents.

 Zelda est placée en sanatorium en 1930 et diagnostiquée schizophrène. En traitement dans une clinique du Maryland, elle semble être en rémission et écrit en 1932, juste après le décès de son père, son seul et unique roman : ACCORDEZ-MOI CETTE VALSE. En 1936, elle est internée en hôpital psychiatrique.

 Scott meurt en 1940, alcoolique, dépressif et démuni. Il n’a que 44 ans. Zelda meurt en 1948, dans l’incendie de cet hôpital psychiatrique d’Asheville (Caroline du nord) où elle était toujours internée. Elle avait 47 ans.> Merci infiniment à Sylvie de nous rappeler ce couple étonnant.

Chacun est sensible à ce témoignage d’une vie de femme lumineuse, « première garçonne dit Scott », son mari. On peut les retrouver dans l’admirable « Tendre est la nuit », Zelda a le second rôle dans le début de ce roman connexe ; puis le premier rôle dans la vie du médecin que représente Scott, dans la réalité présentée par l’écrivain.

Puis nous nous retrouvons devant un thé délicieux à échanger encore…

Nous serons ensemble à nouveau le 16 Décembre à 14h dans la salle 1 à l’étage de l’Ermitage.