Zooms littéraires du 15/02/2021 (14h30 et 20h30)

Compte-rendu de Nicole du zoom qui s’est tenu à 14h30

Chers ami(s-es) lecteurs et lectrices

Nous avons regretté nos amis absents, mais nous étions 4 et nous avons passé un excellent grand moment….

C’est Marie qui a pris la parole pour nous tenir au courant de l’évolution des frères italiens qui arrivent en France vers 1880. Quittant le milieu complexe de la tourmente italienne, ils s’installent à Nice et s’insèrent en surmontant les énormes difficultés économiques des classes pauvres. L’aîné travaille dans une entreprise de bâtiment qui lui permet à la longue de construire son avenir en même temps que la ville. Les deux autres sont confiés à un médecin qui les exploite un peu mais leur donne le « gîte et le couvert ». Le plus jeune chante bien et va se diriger vers le Casino comme serveur, puis comme gestionnaire d’un café. Son frère plus âgé reste comme domestique chez le médecin qui fait de la politique ; les deux frères soutiennent les ambitions de leur bienfaiteur, en rapportant les informations multiples de la ville de Nice. Puis c’est la guerre de 1914.

Cette période de notre histoire intéresse vivement Marie, et Max Gallo est un historien éminent.

Nous commentons ce récit en nous rappelant que beaucoup d’émigrés russes sont venus sur la Croisette à cette époque : Henri Troyat (Tant que la terre durera), Romain Gary (La promesse de l’aube) ….

Francine préfère attendre la fin de sa lecture, déjà citée.

Louis a spécialement lu pour nous tous, le livre difficile de Bruno Latour, « Où suis-je ?  Leçon de confinement pour les Terrestres.», paru cette année. Français, né en Bourgogne, ce chercheur est connu internationalement pour ses écrits en langue anglaise. Ses idées nous paraissent essentiellement des remises en question de nos habitudes de consommateurs, à l’heure de la Covid 19. « Les Terrestres » sont les humains qui vont souffrir de tous les changements écologiques et économiques dans notre avenir proche et lointain. Ils sont aussi les plus capables de trouver des solutions pour survivre autrement. Ils veulent guérir la terre de notre exploitation insensée et coupable.

Les « Hors sol » sont tous ceux qui veulent poursuivre la dilapidation des richesses terrestres. Ils sont peut-être politiques, intellectuels, grands entrepreneurs, multinationales qui s’enrichissent en détruisant les ressources matérielles. Comment faire changer les mentalités… ?

Bien qu’il ait peu d’espoir que nous parvenions à des solutions, il note que « changer notre rapport au Vivant » est essentiel, cela suppose de déconstruire notre modèle économique fondé sur la religion de la consommation. L’aubaine actuel est que l’argent coule à flot pour des investissements écologiques.

Un nouveau monde est à inventer. Ce sera une mutation sans retour. Il faut la réussir, sinon…

Il n’est pas sage de prévoir la colonisation des étoiles, c’est le type de projet « hors sol », hors réalités sociales.

Pour louis, il y a des indices positifs : *Le fait que la Santé des Humains ait primé sur l’économie…

               *L’unification des sociétés humaines par la Technologie, par l’Education, (il n’y a jamais eu autant de formations scolaires, universitaires, de recherches multisectorielles, dans le monde.) les réseaux sociaux sont un facteur positif pour cette compréhension évolutive vers le mondial… Pourtant les points noirs sont lourds à gérer et particulièrement la disparition des espèces animales, les forêts, les sols arables, les mers propres, les espèces marines… sans compter les invasions marines, le gaz carbonique inclus dans les sols en décongélation, le réchauffement de l’Arctique… Nous sommes aux prises avec des déconstructions systémiques, qui peuvent venir en chaînes.

 Mais pas de catastrophisme, juste une réaction pour des solutions créatives… on ne parle pas de Collapsologie… !

Nous sommes pris par cet exposé très proche de nous.

Nicole fait le choix de laisser Le Désert des Tartares qui nous terminerons dans une prochaine séance, pour parler d’une conférence-débat qu’elle a suivie jeudi soir :

Organisation : Andrée ZERAH Mercredi 10 février 2021 de 18h30 à 20h30

« La puissance du regard Pygmalion » par Dina Scherrer.

Cette conférence est une invitation à réfléchir au type de regard que nous avons envie de porter sur les personnes qui nous entourent et que nous accompagnons. A prendre conscience du pouvoir que nous avons tous à travers le regard que nous décidons de poser sur une personne. Un regard peut changer une vie. C’est l’idée que le regard que l’on porte sur un individu forge son identité. Il y a des regards qui sauvent et des regards qui tuent. Comment développer son ‘regard Pygmalion’ ?

Car, celui qui a bénéficié un jour de ce regard sera plus enclin à le poser lui-même le moment venu. C’est à la portée de toutes et tous d’adopter le regard pygmalion. Dina Scherrer se propose, lors, de cette conférence de vous transmettre sa vision du regard Pygmalion et de partager des concepts, idées et moyens simples et concrets (issus des Pratiques Narratives) pour permettre à toutes et tous d’acquérir ce pouvoir de changer la vie d’une personne.

Conférence interactive avec exercices pratiques. Dina SCHERRER coach certifiée, Praticienne Narrative. Membre titulaire de l’EMCC France, diplômée en Ressources Humaines Coaching de l’Université Paris VIII. Enseigne les Pratiques Narratives à la Fabrique Narrative à Paris. Au cours d’une précédente carrière, elle a occupé divers postes de direction dans le domaine de la communication et de la publicité. Depuis 2008, elle se partage entre le coaching individuel et collectif en entreprise et le coaching de jeunes en difficulté scolaire.

Auteure de « Echec scolaire, une autre histoire possible » (ed. L’Harmattan) et de « Accompagner avec l’Arbre de vie » (InterEditions) et de « La magie de la Bienveillance » (2021 Leduc Éditions).

Le zoom littéraire se tiendra lundi prochain, 22 février, à 14h30, conduit par trois membres de notre groupe Marie, Francine et Louis. Ils souhaitent vous accueillir pour parler de vos expériences, vos lectures, films, concerts, séries, You tube, et vous inviter à vous distraire en partageant vos richesses.

Compte-rendu de Nicole du zoom qui s’est tenu à 20h30

Marie DO n’a pas pu venir, elle était souffrante, nous avons bavardé un grand moment au téléphone.

Renée et Serge étaient présents pour une heure et demie de réflexions sur les lectures nombreuses faites autour de L’homme révolté, essai philosophique de A. Camus ; sur les textes de Cynthia Fleury, psychologue, psychanalyste, autour de nombreux livres et interventions sur les médias, auteure de « Ci-gît, l’Amer. »  Tous les deux lisent beaucoup et je suis sûre que cela encourage leur charmante fille.

Renée présente Cynthia Fleury et son dernier livre. Elle insiste sur le langage psychanalytique, dans l’analyse.  Le thème fondamental est la « responsabilité » qui nous incombe pour agir. Nous devons entrer dans une « Démocratie capacitaire » où l’on invente sa vie au lieu de vivre dans une routine qui peut engendrer l’amertume.

Trois raisons de vivre l’amertume : *la rumination que l’on fait des échecs ou des rebuffades qui peut aboutir au complotisme, un refuge pour avoir raison. On se concentre auprès d’un leader qui proteste et argumente, (il a raison, il est fort, je le suis.) et l’on se prive d’une analyse raisonnable de la situation amère…

*Comment lutter contre le ressentiment ???Le ressentiment peut produire des effets sociaux, un groupe malmené par une décision qui paraît injuste peut se lever contre cette situation qui montre l’écart entre l’idéal de la démocratie et ce qu’il en perçoit dans la réalité. Comment se protéger contre l’injustice, contre la « chosification » (réification) du moi ?

*L’Etat de Droit, qui est un principe protecteur de la démocratie, peut être détourné de son principe par des médiocrités ou des atteintes à la loi. Par exemple, le désir de consommer, la boulimie ou l’obésité peuvent être des compensations pour supporter la routine, ou les difficultés de certaines vies, l’impression de n’être pas reconnu comme un être utile et responsable… Le ressentiment enferme la personne dans un cadre qui l’empêche de voir ailleurs, d’être créative. C’est une étape vers le complotisme, ou la révolte. On ne peut ou ne veut pas faire l’analyse de l’Histoire pour comprendre, on se ferme, l’histoire est un trou noir…

Pour sortir de cette attitude, il est bon de trouver de l’aide, une confiance en l’Autre et en Soi, prendre soin de soi. La Culture, l’Education, la Santé sont nécessaires également.

Cet exposé traverse beaucoup de nos idées, de nos recherches, de nos questionnements à l’égard de l’avenir et de notre présent quotidien.

 Pour le 15 mars 2021, 20h30.

Renée suggère de lire « l’Homme révolté » après Serge ; Serge lui est intéressé par A. Camus qu’il pense très profond, très cultivé, enrichissant pour nous avec son regard à la fois bienveillant pour ses héros, son absence de jugement le plus souvent, conscient de l’absurde, mais tellement amoureux de la nature et de la vie. Pas tout à fait stoïcien, il ne se rebelle pas vraiment, pas tout à fait hédoniste, il est seulement respectueux de la création.

Serge est intéressé par les idées de C.Fleury, il  souhaite approfondir les racines du complotisme avec des documents actuels. Il accepterait de faire une recherche avec Bernard et d’autres adhérents sur ces réflexions avec notre amie historienne Anne Marie C., du genre, « quelle démocratie pour demain ? ».

Bonnes lectures, bonnes réflexions, et à bientôt la joie de vous retrouver, assurément le 8 mars. Nicole